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30 janvier 2024
Pourquoi et comment l’Union Européenne est en train de sacrifier sur l’autel de la mondialisation les agriculteurs et les éleveurs ?
Tout d’abord il n’est pas inutile de rappeler que l'accord Mercosur-Union Européenne a pour objectif d'établir une zone de libre-échange entre l'UE et le Mercosur, qui regroupe l'Argentine, le Brésil, le Paraguay, l'Uruguay et le Venezuela. Cela implique notamment la suppression d’une grande partie des procédures et des droits de douane, ainsi que l'élimination des barrières non tarifaires. Après vingt ans de négociations, l'accord a été conclu le 29 juin 2019 et concernera près de 775 millions de personnes.
Dans le domaine agro-alimentaire, les baisses de droits de douane concernent un certain nombre de produits alimentaires comme les alcools, l'épicerie sucrée, les produits de la pêche ou encore certains fruits et l'huile d'olive. Les produits laitiers accèdent à des quotas d'importation sans droits de douane. L'Union européenne instaure des quotas pour des importations à droits de douane réduits pour la viande bovine pour un total de 99 000 tonnes, des quotas à droits nuls sur le sucre de 180 000 tonnes, sur la volaille de 180 000 tonnes, sur la viande de porc de 25 000 tonnes, sur l'éthanol de 650 000 tonnes, sur le riz de 60 000 tonnes et sur le miel de 45 000 tonnes. Des quotas de droits de douane entre les deux blocs sont instaurés sur le fromage avec un quota de 30 000 tonnes, sur le lait en poudre avec un quota de 10 000 tonnes et sur le lait pour bébé avec un quota de 5 000 tonnes.
En 2020, sur les effets potentiels de l'accord, il est clair que les gains économiques attendus par l’accord ne peuvent pas compenser ses coûts environnementaux et des risques d'accroître de manière non négligeable les émissions de gaz à effet de serre.
Les risques sanitaires pourraient être augmentés en cas d'intensification des échanges, d'autant que l'accord ne contient pas d'exigences quant aux modes de production. Par exemple, rien n'est prévu en ce qui concerne l'alimentation des animaux, les médicaments vétérinaires, le bien-être des animaux ou l'utilisation des produits phytosanitaires. Or les modes de production dans les pays du Mercosur ne respectent pas les normes définies par l'Union européenne. L'accord UE-Mercosur pourrait ainsi permettre les échanges de produits agricoles traités avec des pesticides interdits d'usage sur le territoire européen et réciproquement.
Comme si cela ne suffisait pas, le nouvel accord signé début 2024 avec le Chili va enfermer le pays dans une dépendance accrue à l’exportation de matières premières minières et agricoles. L'accord permettra un «meilleur accès» aux matières premières et aux carburants propres tels que le lithium, le cuivre et l'hydrogène, qui sont essentiels pour la transition vers une économie verte, au détriment des populations locales et de l’environnement. On ne peut également passer sous silence l’accord UE-Nouvelle-Zélande sur la viande portant sur plusieurs centaines de millions d’euros, ainsi que l’exportation de sa production laitière qui sera exonérée de droit de douane. Cet accord ratifié en décembre 2023, va conduire à importer toujours plus de produits d’élevage à l’autre bout de la planète et déstabiliser davantage les marchés agricoles Européens, et tout ceci en pleine mobilisation des agriculteurs Français… Cela s’ajoute aux décisions intra Européennes portant sur les budgets de l’état, l’énergie, les transports, la santé, la sécurité, l’immigration etc qui ruinent et déstabilise la France. Aujourd’hui avec cette politique antisociale on constate hélas que 73 millions de citoyens Européen sont menacés de pauvreté ou d’exclusion sociale.
Cette Europe là est catastrophique alors, à mon humble avis, il est grand temps de la quitter et instaurer une Europe sociale avec les pays politiquement compatibles. A quelques mois des élections Européennes, ce qui m’inquiète le plus, c’est que tous les partis politiques représentatifs se disant anti capitalistes veulent rester dans cette Europe du capital… Comprenne qui pourra, ou qui voudra comprendre…
Michel Ducasse