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L’inflation frappe l’ensemble de la population et en particulier les plus vulnérables. Les familles les plus modestes sont en effet touchées de plein fouet par l'augmentation du prix des denrées de première nécessité (nourriture, hygiène, énergie...).En effet, plus les revenus sont faibles, plus la part consacrée aux dépenses du quotidien augmente .
Les produits de grande consommation (alimentation, hygiène, produits ménagers…) ont augmenté de 10,3 % (9,7 % pour l’alimentation) et l’énergie de 11,9 % sur un an (16,1 % pour l’électricité).
La hausse des prix alimentaires peut conduire les plus précaires à consommer des produits moins chers, de moindre qualité nutritionnelle, voire à sauter des repas. Le renoncement aux soins est également de plus en plus important et les mesures d’austérité qui frappent de plein fouet les services publics de santé font que ces derniers ne sont pas en mesure d’endiguer efficacement le risque sanitaire qui se profile.
La seule solution: augmenter les salaires
La solution passe par une augmentation des salaires bruts. Car le système de primes mis en place par le gouvernement ne résout en rien les problèmes. Ces primes ne sont pas pérennes, alors que les prix, eux, continuent d'augmenter. Ces primes ne sont pas prises en compte dans le calculs des pensions et des allocations chômage.
Malheureusement, ces primes, si elles aident sur l'instant, ne sont qu'un emplâtre sur une jambe de bois. Car un salarié qui perd son emploi ou part en retraite, aura une allocation chômage ou une pension de retraite qui ne prendra pas en compte ce type de rémunération volatile et non soumise à cotisations sociales.
Si l’on parle d’augmentations salariales sans précédent en 2023, il ne faut pas s’y tromper : toute augmentation de salaire inférieure au taux d’inflation est une perte de salaire réelle.
La cause : la boucle profit-prix
Aux augmentations de salaire nécessaires, gouvernement et patronat opposent l’argument d’une boucle salaires-prix : pour eux, augmenter les salaires forcerait les entreprises à reporter les hausses sur les produits vendus, et donc sur les consommateurs, augmentant de fait l’inflation.
Si cette boucle n’a jamais été démontrée, l’existence d’une boucle profits-prix est bien documentée.
Dans un rapport du FMI publié en 2023, trois chercheurs du FMI indiquent que les profits des entreprises sont responsables de près de la moitié de l'inflation.
En cas d'inflation, les entreprises préservent leurs marges et surtout les bénéfices de leurs actionnaires.En 2022, alors que l’inflation était de 2,9 %, les entreprises ont versé 80 milliards d’euros à leurs actionnaires, soit 15 % de plus qu’en 2021. Les salaires n’ont évidemment pas connu une telle évolution… L'inflation n'est pas une fatalité. La baisse des salaires et du pouvoir d'achat non plus.
Il faut indexer les salaires sur les prix, avec une échellle mobile des salaires.
Il faut porter le SMIC à 2 000 euros bruts.
Il faut garantir une échelle des salaires qui reconnait les qualifications et permet de vrais déroulements de carrière.
Il faut augmenter tous les salaires, ouvrir partout des négociations pour des hausses de salaire.
Il faut bloquer les prix en diminuant les marges bénéficiaires.
Rappelons-nous que la cause de l'inflation n'est pas, comme veulent le faire croire le gournement et les grandes entreprises, la hausse des salaires. C'est la hausse constante des profits.
Ce n'est que par les luttes dans les entreprises et les administrations, la mobilisation des retraités et des chômeurs que nous imposerons des hausses des salaires et un niveau de vie décent pour tous.
Nos vies valent plus que leurs profits.