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La date de rentrée pourrait être avancée au 20 août pour les élèves rencontrant des difficultés dès 2024. Ce dispositif devrait, selon le gouvernement, "permettre de faire du rattrapage". Ce n'est pas de vacances raccourcies qu'on besoin les élèves, surtout ceux qui sont en difficulté.
Aujourd'hui, ce sont dans les zones défavorisées (ZEP notamment) que les élèves perdent des centaines d'heures de cours pour non-remplacement des professeurs absents. Le ministère de l’Education nationale a supprimé, en 2023, 1 500 postes d'enseignants.
Pour la rentrée de septembre 2023, le problème du remplacement des enseignants se pose toujours. Il est particulièrement acéré en Seine-Saint-Denis, où certains élèves n'ont pas eu cours pendant plusieurs mois dans certaines matières, comme le dénonce la FCPE 93. Par exemple, sur l'ensemble de leur scolarité, les élèves de Seine Saint Denis perdent l'équivalent d'une année complète de cours.
A contrario, les écoles privilégiées de Paris disposent de tous les moyens humains et matériels.
Nous avons besoin de classes à effectifs réduits, d'heures de soutien plus nombreuses dans le cursus, et non en heures supplémentaires.D'ailleurs, Macron parle de remplacement de l'heure de technologie par une heure de soutien ou de renforcement en français ou en maths pour les tous les élèves de sixième et de la garantie pour les jeunes de "bénéficier de soutien éducatif de 8 heures à 18 heures tous les jours".
Ces mesures veulent dire alors que la technologie est secondaire par rapport au français ou aux maths? On commence par la technologie, on continuera par les Arts Plastiques, l'Education Physique et Sportive, l'Histoire, la Géographie... Et nous reviendrons à ce que nous avons connu dans les années soixante: un cursus rébarbatif, fait de français, de maths, bien sûr, sans oublier les cours de morale! Nos élèves ne connaîtront plus les matières d'éveil: le sport, les arts plastiques, la technologie.
Quelle riche idée!! On aura ainsi encore une fois une école faite pour les enfants favorisés. Car ce sont eux qui auront accès aux clubs de sport le mercredi après-midi, avec participation financière des parents. Ce sont eux qui auront la possibilité d'aller visiter des expositions, des musées, ce dans le cadre familial et privé.
Un soutien éducatif de 8 heures à 18 heures tous les jours? Nouvelle riche idée!
Le soutien éducatif, c'est un travail de toutes les minutes. C'est pouvoir passer du temps avec Xavier, qui patauge avec son exercice, c'est pouvoir consacrer quelques minutes de plus à Hélène qui ne comprend pas l'énoncé de son problème de maths. c'est mettre en valeur Isabelle, lors du cours d'EPS, elle qui a des capacités exceptionnelles en course à pied. Le soutien, c'est apporter un travail supplémentaire à Mickaël, qui a déjà terminé le sien.
Le soutien, il passe par plus de temps à consacrer à chaque élève. Et celà ne demande pas du soutien jusqu'à 18 heures, horaires où les élèves ne sont plus réceptifs, parce que trop fatigués!
Celà demande des effectifs allégés, des professeurs en plus grand nombre, des équipes éducatives travaillant sur des projets communs, qu'elles ont eu le temps de mettre en place, pas de 17 à 20 heures, après une journée de classe, mais dans des temps payés consacrés à la réflexion de l'équipe, des temps intégrés aux horaires d'une journée de classe. Ceci est tout à fait possible, il suffit de professeurs supplémentaires, qui prennent les classes pendant les temps de réunion de l'équipe pédagogique.
Le soutien, il demande que des fonds soient débloqués pour mettre en place tout ce dont nous venons de parler. L'école de la réussite, c'est l'école de l'égalité, une école où tous apprennent et s'ouvrent au monde qui nous entoure. Une école qui forme de futurs citoyens auxquels on apprend à discuter ensemble, à confronter leurs idées, à s'exprimer.
Ce n'est pas une école où, dès les petites classes, on démontre qu'on n'est pas à égalité devant le savoir, où on stigmatise celui qui a des difficultés en le faisant reprendre l'école plus tôt que les autres.
L'école, c'est le lieu où on donne à tous les moyens d'accéder à un savoir commun. On peut être en dificulté comme en réussite, la question n'est pas là. La question, c'est de gommer les différences. Et pour arriver à celà, il faut des moyens: des moyens humains (plus d'enseignants, des classes allégées), des moyens intellectuels (plus de temps consacré aux réflexions du groupe enseignant), des moyens financiers (des classes équipées de technologies modernes, et toutes de la même façon).
Il faut en finir avec l'idée que les élèves en difficulté ont besoin seulement de soutien. Certes, ils ont besoin de soutien, mais pas à grand renfort d'heures supplémentaires. Ils ont besoin de se sentir soutenus, accompagnés à tout moment de la journée, d'être traités comme tous les autres élèves, car ils sont comme tous les autres élèves. La difficulté scolaire, elle se surmonte très bien si on veut s'en donner les moyens.
Et ce sont ces moyens qu'Emmanuel Macron refuse à l'école de la République. Il plâtre les murs fragilisés par des années de politique de casse de l'école. Il plâtre sans soigner, car il n'a pas la volonté de soigner. Une école à deux vitesses, c'est à cela qu'il travaille, car il est le représentant de la classe privilégiée. Et pour cette dernière, quoi de plus intéressant qu'une école qui formera des manoeuvres à l'instruction réduite, une main d'oeuvre à bon marché?
Alors, que ce gouvenement arrête de faire croire qu'il oeuvre en faveur des élèves en difficulté, des élèves socialement défavorisés. Il est temps qu'on le démasque: il est , comme beaucoup d'autres avant lui, en train de préparer la casse de l'Ecole Publique pour tous.