social politique histoire
Haute-Garonne, épidémie de grippe et de gastroentérite.
Un RPI de la banlieue toulousaine voit son personnel municipal décimé par les maladies.
Pas de remplaçant prévu pour les coups durs, pas de personnel "volant" pour pallier les absences.
La mairie ne fait pas face à son devoir de bien recevoir les enfants, dans de bonnes conditions, pendant les temps extra-scolaires: cantine, garderie. Mes pauvres parents, les temps sont durs, on n'a pas les moyens d'embaûcher une personne qui assurerait les remplacements dans ce genre de situation!!
Pourtant, nombre des employés municipaux sont employés à temps partiel, ce qui implique pour eux des revenus faibles, l'obligation souvent de trouver un deuxième emploi, tout aussi mal payé. Ils ne demanderaient pas mieux que de voir leur contrat allongé de quelques heures.
Mais voyons, la solution est tout simplement trouvée: demande est faite, aux parents d'élèves qui auraient la possibilité, de venir bénévolement travailler en cantine ou lors des garderies!!!
Cette situation est inadmissible. Et pourtant, nombre de parents ne s'indignent pas de ça.
Il faut dire qu'on les a habitués à cotiser à la coopérative scolaire ("pour que vos enfants puissent faire des activités intéressantes, sorties, etc..."), on les a habitués à acheter la photo de classe en X exemplaires, toujours pour alimenter la caisse des écoles, on les a habitués à organiser des kermesses payantes, où les enfants peuvent jouer moyennant un ticket acheté à l'entrée.
Qui peut encore parler d'école gratuite et pour tous?
La mentalité parent a changé au cours des années, car lentement, insidieusement, on a parlé aux porte-monnaies, et la majeure partie des enseignants ont cautionné. Incitation à s'abonner à un magazine commercial (10 abonnements, 1 abonnement gratuit pour l'école), rappel aux familles qui n'ont pas acquitté la coopérative scolaire, pourtant non obligatoire.
J'ai enseigné 33 ans en école maternelle et élémentaire, et j'ai vu se dégrader les aides matérielles pour l'école publique. Peu à peu, pas à pas, nous avons vu les subventions municipales se réduire, et les appels aux dons des familles se multiplier.
Je pense qu'il est nécessaire que les parents conscients de la situation (et il y en a), organisent avec les autres parents des réunions de discussion, expliquent en quoi le système est perverti et accompagne la diminution des moyens fournis par les collectivités locales aux écoles. Nous savons que les budgets de ces dernières sont eux-mêmes étranglés (baisse de la dotation de l'état, suppression de la taxe d'habitation...).
On nous apprend peu à peu à payer pour que nos enfants reçoivent un enseignement. Qu'en sera-t-il des zones défavorisées? Les familles ne pourront pas se payer le luxe de financer sorties et activités, et de ce fait, les élèves n'auront pas accès aux mêmes chances de s'ouvrir à la culture que les autres.
On dégrade peu à peu le service public d'éducation, doucement, insidieusement. Comme le disait un rapport de l'OCDE, il faut habituer les gens à un service public dégradé, pour ensuite mieux pouvoir le privatiser, et l'illustration de ce principe était justement l'école.
Alors, à ceux qui liront ce texte, je dis: Non, ce n'est pas une fatalité. Non, on n'a pas à mettre la main à la poche pour que nos enfants aient un enseignement de qualité. Non, on ne cautionne pas une politique de dégradation permanente de l'école publique, laïque et gratuite.
On se réunit, on réagit, on bouge les mairies et les communautés d'agglo pour qu'elles fassent ce pour quoi nous les avons élues.
Parents d'élèves, vous en avez le pouvoir. Vous êtes les électeurs, et dans la balance, votre vote a son poids aux yeux des mairies. Si on peut changer les choses, c'est par vous que cela passera.