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Depuis sa création au congrès de Tours, l’ADN du parti communiste français, c’est la solidarité internationale contre le capitalisme et l’impérialisme. Avec son engagement contre les guerres coloniales, le fascisme, sa participation à la Résistance française contre le nazisme, il est aussi le parti des fusillés et de la paix. Il a diffusé l’Appel de Stockholm contre les armes nucléaires dans les années 50 et participé activement aux grandes manifestations pour la paix avec l’Appel des Cent dans les années 80.
Aujourd’hui, les conflits armés se multiplient dans le monde.
Tandis que l’OTAN déploie une force militaire colossale en Europe et dans le monde jusqu’aux portes de la Russie, le risque d’une 3ème guerre mondiale, y compris nucléaire, est possible.
Les guerres sont des opportunités formidables d’enrichissement pour le capital et les multinationales.
La guerre en Ukraine et la militarisation de l’Union Européenne permettent déjà aux trusts de nous faire les poches et de justifier l’explosion des prix. Henri Barbusse écrivait : « les puissances impérialistes veulent conquérir de nouveaux territoires, exploiter de nouvelles populations, s’emparer de nouveaux produits, brasser plus d’affaires ».
Le capitalisme a toujours utilisé la guerre pour se sortir des crises économiques qu’il engendre et étouffer les luttes sociales. Déjà en 36, les droites françaises et le patronat, pour préserver leurs profits, proclamaient : « Plutôt Hitler que le Front Populaire » pour sacrifier les droits, les libertés et la démocratie.
Le fascisme a toujours été pour le capitalisme le moyen de détourner la colère sociale.
Pour rappel, en 1939, 17 pays sur les 27 formant l’Union Européenne d’aujourd’hui étaient fascistes. Comment ne pas y voir des similitudes avec la situation actuelle et la montée de l’extrême droite en Europe notamment ?
Pour les multinationales et les actionnaires, la guerre n’est pas un problème, mais une affaire juteuse.
Dans un contexte international dangereux où le capitalisme en crise systémique cherche à renforcer massivement son hégémonie afin de garantir son accumulation, la guerre en Ukraine, préparée depuis 2014 par la bourgeoisie en ne respectant pas les accords de Minsk, est une opportunité. S’il est clair que la Russie a déclenché l’invasion de l’Ukraine en violation inacceptable du droit international et de la Charte des Nations Unies, cette agression s’est produite au terme d’un long processus de provocations orchestrées par l’OTAN et les Etats-Unis. Il ne s’agit ni de justifier la stratégie de Poutine, ni de s’aligner sur celle des États-Unis et de la Communauté Européenne.
La guerre en Ukraine qui prend appui sur les pires forces obscurantistes, justifie une répression massive des communistes et des forces progressistes. Elle nous positionne comme pays belligérant, avec des livraisons d’armes de plus en plus importantes.
Dans le même temps, les fossoyeurs néolibéraux s’organisent toujours plus, comme en décembre 2021 au “Sommet pour la démocratie”, initié par les États-Unis, pour décider de “renouveler le monde”.
L’objectif affiché est clair : créer toutes les conditions pour poursuivre la soumission des peuples qui produisent les richesses et celle des Nations qui perdent leur souveraineté, à la volonté du capital et de son accumulation de profits.
Il faut arrêter de croire que les États-Unis sont une puissance bienfaitrice de l’humanité, désintéressée, pacifique et qui ne vise qu’au bien commun.
Depuis la fin de la Guerre froide, Washington déploie un hégémonisme accru, imposant sans retenue ses lois au reste du monde, sanctionnant et rackettant ses alliés.
Sous l’égide de l’OTAN, la guerre en Ukraine sert à faire accepter de nouveaux sacrifices aux populations, notamment la hausse du coût de l’énergie, l’austérité et la réduction des dépenses publiques.
Alors que les dépenses militaires mondiales ont atteint 2 113 milliards de dollars en 2021, E. Macron, élève zélé de l’OTAN, engage la France dans une économie de guerre, avec une hausse de plus de 10 milliards, pour un budget militaire de 413 milliards.
Dans ces conditions, il revient au PCF d’éclairer l’opinion sur les causes profondes des guerres qui tiennent à la nature même du capitalisme et de faire le lien entre les luttes sociales et la lutte pour la paix.
Parti de la paix et de la culture de paix, le PCF doit mettre en lumière les causes véritables des conflits et les champs de lutte pour y remédier. La culture de la paix a un potentiel révolutionnaire de transformation de la société qui répond à l’ambition communiste.
Fidèle à ses traditions, le PCF doit se placer au cœur des luttes contre la militarisation croissante de la société française comme de l’Union Européenne. Il doit impulser et soutenir les initiatives pour la baisse des budgets militaires et pour le désarmement, en particulier pour le désarmement nucléaire.
La France est en capacité de donner une impulsion décisive au désarmement nucléaire en signant et ratifiant le Traité sur l’interdiction des Armes Nucléaires entré en vigueur le 22 janvier 2021.
La France doit cesser de s’aligner sur les orientations bellicistes de l’OTAN, des Etats-Unis et de l’Union Européenne.
Pour gagner la paix, elle doit réorienter sa politique étrangère et sa diplomatie vers le multilatéralisme, la coopération et la sécurité collective.
Les présidents d’Amérique Latine montrent l’exemple d’une diplomatie autonome en faveur de la paix en Ukraine.
De nouvelles alliances politiques sont possibles et nécessaires pour mettre en œuvre des solutions pacifiques. Notre ambition est de voir la France devenir une puissance de paix.
Dans cette perspective le PCF doit renforcer son engagement pour la Paix et la solidarité internationale :
Il doit agir immédiatement pour l’arrêt des livraisons d’armes en Ukraine, exiger un cessez le feu et l’engagement de négociations politiques pour la Paix. Comme le demandent les parlementaires communistes, un débat pour la Paix en Ukraine doit avoir lieu à l’Assemblée Nationale.
Il doit développer une politique de coopération avec les partis communistes et progressistes en lutte contre l’impérialisme et le colonialisme en Amérique Latine et en Afrique : - Au Brésil, au Chili, en Bolivie, à Cuba les peuples résistent au libéralisme que les Etats-Unis veulent imposer.
La rencontre initiée par Fabien Roussel à la Havane en décembre 2022 est un exemple de coopération. Le parti doit poursuivre dans cette voie. - La politique française en Afrique est néocoloniale. Les grandes firmes industrielles exploitent les peuples, pillent les richesses, écrasent la démocratie et installent des gouvernements corrompus à leur service, provoquant le départ de milliers de migrants contraints à l’exil.
Nous devons réaffirmer notre solidarité avec les forces progressistes, démocratiques, citoyennes et d’émancipation humaine et soutenir le principe universel du droit des peuples à disposer d’euxmêmes.
L’avènement du nouveau gouvernement d’extrême-droite en Israël, avec pour corollaire une politique impérialiste et agressive en direction de l’Iran et le renforcement de l’apartheid envers le peuple palestinien laissent craindre une instabilité politique encore plus grande au Moyen-Orient. Le parti doit relancer la coopération avec le Parti du Peuple Palestinien et le Parti communiste israélien.
Enfin, le Parti Communiste Français doit redevenir un grand parti internationaliste, de classe, populaire et de la PAIX, en lançant une grande campagne nationale pour la PAIX. Il doit être porteur d’exigences, telles que la sécurité collective des peuples, la dissolution de l’OTAN et le désarmement.