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Commerce textile:la destruction continue. L'entreprise Kookaï placée en redressement judiciaire

Commerce textile:la destruction continue. L'entreprise Kookaï placée en redressement judiciaire

La marque créée en France en 1983 a annoncé son placement en redressement judiciaire. Elle s'est toutefois montrée optimiste assurant que les 121 boutiques françaises resteront ouvertes et les 320 salariés en activité.
Mais cet optimisme ne peut pas faire oublier la fermeture de Camaïeu ou celle de GO Sport, également mis en redressement judiciaire, et finalement liquidés.
Bilan: 2 600 licenciements chez Camaïeu.

Quant à GO Sport, bien que n'étant pas en cessation de paiement, la procédure de redressement engagée contre sa maison mère, également visée par une enquête d'abus de biens sociaux, elle est également très menacée.

Autopsie de Camaïeu:
Il est intéressant de se pencher sur l'évolution du groupe Camaïeu, évolution qui est souvent celle des entreprises du prêt-à-porter. Cette évolution n'augure rien de bon pour les entreprises Kookaï et GoSport.
En 2020, l'entreprise Camaïeu est reprise par Michel Ohayon, à la place de trois fonds actionnaires, à savoir GoldenTree,CVC et Farallon.
Michel Ohayon ayant redressé La Grande Récré, il bénéficie d'une certaine aura auprès des juges.
Il s'est depuis construit un petit empire avec Gap France, 24 franchises Galeries Lafayette, les Cafés Legal et GoSport, regroupés dans Hermione People & Brands (HPB), filiale de sa société Foncière Immobilière à Bordeaux(FIB).
Au moment de sa reprise, l'entreprise Camaïeu était totalement délestée de ses dettes.
Deux ans plus tard, sa dette s'élève à 250 millions d'euros!

Prenons maintenant le cas du groupe Vivarte, qui corrobore ce que nous voulons démontrer.
Vivarte,premier groupe d’habillement français, emploie 17 000 salariés.
Depuis 2013, le groupe Vivarte a perçu 44 millions € d’argent public, au titre du crédit d’impôts compétitivité emploi (CICE), ce cadeau fiscal consenti par l’État sans contrepartie et, en l’occurrence, malgré des décisions calamiteuses.
Au sein du groupe les restructurations sont permanentes: vente de Pataugas, Kookaï, Chevignon, Compagnie Vosgienne de la Chaussure (CVC). Fermetures de la Halle aux Vêtement s dans l'Oise. Cession de Naf Naf et André. Fermeture de 141 Halles aux Chaussures.
Soit 6 000 licenciements!
Pas de quoi impressionner le nouveau PDG qui, sans ironie, a affirmé au Figaro que les actionnaires de Vivarte sont "des investisseurs salvateurs et responsables"!
Ces exemples montrent le mépris des entreprises capitalistes du textile pour leurs employés.
On vend, on rachète, on liquide, et surtout, on licencie sans état d'âme. On en demande toujours plus, sans stratégie commerciale pérenne, et on met au chômage des milliers de salariés.

 

Nous demandons d'inscrire dans la législation des dispositions pour protéger les salariés:


-L'interdiction des LBO.
Les LBO sont des montages financiers permettant le rachat d'une entreprise en ayant recours à beaucoup d'endettement, en ne payant pratiquement rien ou presque soi-même.
Une fois l'entreprise rachetée, le racheteur rembourse les emprunts en "se payant sur la bête", soit en vendant des biens de l'entreprise, soit en n'investissant pas,et en licenciant à tour de bras tout en siphonnant tous les fonds de l'entreprise. Dans la plupart des cas, une fois qu' il a tiré de l'entreprise tout ce qu'il pouvait en tirer, il dépose le bilan (redressement judiciaire) pour que la collectivité prenne en charge ses dettes et les indemnités de licenciement.


-La pénalisation des fonds vautours.
Les fonds vautours sont des fonds d'investissement qui achètent à bas prix les dettes émises par des débiteurs en difficulté. Leur objectif est de réaliser une plus-value d'investissement, soit lors de la phase de restructuration de la dette, soit en refusant la restructuration et en obtenant par action en justice le remboursement de leur créance à une valeur proche de la valeur nominale plus intérêts.

- Le remboursement des aides et des exonérations d'impôts ou de charges sociales pour toute entreprise qui licencie ses salariés sans motif économique réel. Rappelons par exemple qu'en 2019, le comité de suivi du CICE ( Crédit d'Impôt pour la Compétitivité et l'Emploi), dans son dernier rapport, avait confirmé que son coût était exorbitant pour des effets sur l'emploi quasi-nuls!

Aux citoyens, aux salariés d'imposer des mesures mettant fin au pillage des entreprises et à la destruction des emplois. 
Nationalisons le secteur bancaire afin que les prêts ne financent plus la spéculation et soient réservés à la création réelle de richesses pour le pays et à la création d'emplois.

 

 

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