Non à l'alliance Macron-Le Pen

Beaucoup appréhendaient le jour où l’extrême droite se hisserait aux portes du pouvoir. Ce moment tant redouté est arrivé. Mais après le choc du score de l’extrême droite au scrutin européen du 9 juin et la stupéfaction suscitée par Emmanuel Macron avec l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale, l’heure est à l’action.

L’extrême droite atteint un niveau record. Emmanuel Macron en porte la première responsabilité et joue avec le feu en organisant des élections en moins de trois semaines.

La montée de l'extrème droite dure depuis 1983.

En même temps qu'il imposait le "tournant de la rigueur", Mitterand imposait l'accès de Jean Marie Le Pen dans les médias.

Depuis les gouvernements se sont succédés, menant toujours la même politique de libéralisation et de destruction des droits sociaux,rendant sans cesse la vie plus dure tandis que l'argent s'accumulait de manière astronomique chez les privilégiés.

Nos industries ont été délocalisées, démantelées.

Les droits des salariés ont été systématiquements réduits.

Les services publics ont été détruits, notamment la santé.

Les réformes des retraites se sont succédées malgré des mobilisations majoritaires.

Les gouvernements successifs ont validé le discours des fascistes en reprenant à leur compte des discours et des mesures demandées par le RN.

Le discours raciste s'est banalisé pour servir d'exutoire au mécontentement face à des politiques de plus en plus anti-sociales.

La poursuite des mêmes politiques par des gouvernements différents a fait exploser l'abstention chez ceux qui étaient frappés de plein fouet.

De plus en plus dans l'UE, les fascistes sont au pouvoir ou associés au pouvoir.

Le Fascisme, c'est la variante politique que choisit le capitalisme en tant de crise.

L'énorme soutien des médias à Bardella ( pratiquement tous tenus par des milliardaires), plus encore qu'à la candidate macroniste, montrait qu'en France aussi nos capitalistes avaient choisis de jouer cette carte.

En Allemagne, Hitler est venu au pouvoir malgré un recul de son parti , appelé par Hidenburg, président de droite élu avec le soutien des socialistes allemands.

La dissolution de l'assemblée par Macron au moment le plus favorable pour le RN est une accélération du processus. Macron, aux ordres de ceux qui ont financé sa campagne, ouvre la porte à l'extrème droite avec qui il envisage de cohabiter.

La conséquence sera une nouvelle accélération des mesures anti-sociales, une nouvelle attaque contre les retraites, le droit du travail, les services publics et la destruction de la sécurité sociale car le RN veut, comme Macron, la priver de ressources et faire cadeau de centaines de milliards aux patrons en supprimant les cotisations patronales.

Il faut mettre en échec la manoeuvre de Macron et fermer la porte au RN.

Comme souvent, les premiers à avoir réagi sont les jeunes, qui dès l’annonce de la dissolution de l’Assemblée, dimanche soir, se sont rassemblés place de la République, à Paris. Pancartes en main, certains d’entre eux ont escaladé la statue centrale pour y inscrire au feutre noir le slogan «Union contre le capital et le fascisme». «Si je suis venue ce soir, c’est parce que je ne veux pas avoir peur. J’ai besoin de me sentir entourée, de chanter et de crier», confie Shania, qui a voté dimanche pour la première fois.

«Les jeunes doivent continuer à se mobiliser. Cette jeunesse est en colère. Elle a honte de ce qui s’est passé ce soir», témoigne la secrétaire générale de l’Unef, en appelant à la mobilisation dans la rue et dans les urnes pour« sortir du libéralisme et du fascisme que Macron instaure».

La situation n'est pas une fatalité. L'histoire pas si lointaine nous le prouve. Février 1934:« Les ligues fascistes défilaient dans les rues mais le fascisme n’était pas une fatalité puisque, deux ans plus tard, advenait le Front populaire.»

Les formations de gauche cherchent le chemin d’un rassemblement, avec l’horizon d’un « front populaire » aux élections législatives anticipées du 30 juin.

« Les partis politiques n’y arriveront pas seuls. Il faut que les citoyens et citoyennes s’en mêlent pour qu’une dynamique de mobilisation voie le jour ».

Sans les mobilisations de juin 36 et leurs acquis (salaires, congés payés), le Front populaire n'aurait été qu'une courte alternance à gauche sans portée historique.

Si l'on veut faire échec à Macron et au RN, il faut que ce rassemblement porte une vraie alternative à plus de trente ans de reculs sociaux sur tous les sujets: annulation des réformes des retraites, hausse des salaires, droits des salariés, reindustrialisation,démocratisation de la vie politique et des médias,lutte pour la paix....

Nous devons, nous, communistes, tirer une leçon de ce vote.

Nous avons le devoir de réagir, de descendre dans la rue pour dire non, non à la politique de Macron, non au fascisme montant.

Nous devons, partout, dans nos villes, sur nos marchés, dans des réunions publiques, expliquer notre vision de la société. Nous devons expliquer aux jeunes et aux moins jeunes qu'il est possible d'aller vers une société de la justice sociale, qu'il est possible de faire barrage au grand capital.

Nous devons expliquer pourquoi nous disons Non à une Europe telle qu'elle existe, une Europe de la grande bourgeoisie. Oui, l'Europe peut exister, mais c'est en cassant celle qui est en place actuellement. Oui à une Europe des peuples, à une Europe de la fraternité, de la coopération pour un mieux-vivre de ceux qui travaillent et qui produisent.

Et, dans l'urgence actuelle, nous devons tout faire pour barrer la route au RN et aux partis de Droite. Exigeons de la direction de notre Parti qu'elle écoute sa base, qu'elle en porte la voix.

Le RN ne doit pas prendre le pouvoir. Le RN, c'est le fascisme, le racisme, la fin de la liberté d'expression.

Nous ne voulons pas, les Français ne veulent pas d'une société muselée.

Offrons à nos jeunes une politique de luttes fraternelles, une politique d'espoir .

Ensemble, nous pouvons gagner.

Ensemble, nous pouvons faire capoter le projet de Macron et des capitalistes.

Ensemble, nous pouvons faire barrage au RN.