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Dans l'Education Nationale, le recours à des postes de contractuels est aujourd'hui monnaie courante.
Ceci signifie que ces enseignants ne sont pas titulaires et donc précaires.
Ceci signifie que même s'ils sont de bonne volonté, ces personnels ne sont pas formés pour enseigner, et donc, outre qu'ils rencontrent souvent de grandes difficultés face à une classe, ils ne sont pas forcément aptes à dispenser un enseignement de qualité.
Faire appel à des contractuels pour enseigner, c'est nier le fait que ce métier demande des compétences certaines, que seuls peuvent avoir acquis des personnels formés.
Il faut que les contractuels soient formés et titularisés, puisque leur nécessité est indéniable.
Autre problème dans l'Education Nationale: le ministère vient d'annoncer la suppression de 1 500 postes en 2023 (1 000 postes en primaire et 500 postes dans le second degré).
Et voilà l'explication: 64 000 élèves en moins dans le premier degré!!
Le bon sens devrait dire: cela va permettre d'alléger les classes, d'augmenter le nombre de remplaçants. Bref, cela va permettre de travailler dans de meilleures conditions. Ainsi, nos enfants recevront un accompagnement de qualité et une attention accrue de la part des professeurs.
MAIS, car il y a un MAIS!
Le gouvernement fait le choix de restrictions budgétaires: le nombre de postes va baisser pratiquement dnas toutes les académies (sauf Créteil, Montpellier, Nice, Versailles, Guyane, Mayotte). L'académie de Lille, qui avait bénéficié de la création de 20 postes en 2022, va perdre 150 postes en 2023.
Pour le second degré, les fermetures de postes ne s'expliquent pas, le nombre d'élèves restant stable.
Le résultat de ces suppressions sera le suivant: baisse de l'offre de formation pour les élèves (notamment en lycée professionnel), augmentation du nombre d'élèves par classe (30 en lycée en moyenne), dégradation des conditions d'études pour les élèves et dégradation des conditions d'enseignement pour les professeurs.
Il faut aussi que le personnel AESH( Accompagnants des Elèves en Situation de Handicap) se voit attribuer un statut officiel, avec des devoirs clairs et surtout des droits clairs. Signalons que pour l'instant, un personnel AESH est choisi par le ministère et ne bénéficie en tout et pour tout que de 60 heures de formation.
Les critères de choix avancés sont, entre autres, l'écoute, la patience, l'empathie, un bon relationnel, un certain intérêt pour travailler avec enfant ou adolescent, le goût du travail d'équipe.
Peuvent candidater des personnnes titulaires d'un diplôme dans l'aide à la personne (vaste programme!), des personnes ayant 9 mois d'expérience dans l'aide à une personne en situation de handicap, les personnes ayant un diplôme niveau bac ou équivalent.
Tout ceci est bien joli: mais quelle formation pour ce personnel? Nous venons de le voir: 60 heures au total!
Alors que l'Ecole a besoin d'un plan d'urgence: il est nécessaire que l'Education Nationale recrute du personnel titulaire et formé, mieux payé, adapté au terrain.
IL faut que les contractuels soient correctement formés et titularisés.
Et l'on s'étonne que les élèves soient en difficulté, que les personnels partent en dépression?
Cette politique de casse de l'Education Nationale a pour effet ( et je dirais même pour but) d'aggraver les inégalités sociales. Un exemple qui parlera à tous: trois fois plus de suppression de postes dans le public que dans le privé.
L'Education Nationale a fait le choix de sacrifier les élèves des classes populaires, les élèves les plus vulnérables.
Nous revendiquons le droit à l'Enseignement pour tous les élèves, dans une école publique, pour tous, dans une école de la mixité sociale.
Il est grand temps que l'Ecole redevienne l'école de la chance pour TOUS, celle de la liberté, de l'égalité. IL est grand temps que cesse l'enseignement à 2 vitesses.